« Entre 1989 et 1991, Micaëla Henich a réalisé Mille et trois dessins à l’encre de Chine.
Mille encres, plus de mille, c’est à dire l’infini, tous les déplacements possibles des points,
des lignes et des blocs, des ombres et des lumières, sans épuisement de la forme.
Mille et une : les nuits qui maintiennent la vie, qui mettent à mal la fureur.
Mille et trois : les conquêtes, que seule la présence de la mort rend à leur dignité d’objet de désir.
Cinq écrivains ont accepté d’écrire, peut-être de dessiner en mots sur ces mille et trois encres.
Cinq livres sont nés. Les auteurs sont :
Jacques Derrida, Dominique Fourcade, Tom Raworth, Michael Palmer et Jacques Roubaud.
Organisation et construction féroce, chacune de ces encres et leur défilement éloigne et attire
hypnotiquement ceux qui les regardent. Travail proche de la vérité froide de certaines peintures
chinoises : certitude de la disparition, de la dissolution, et par là de l’existence même. »